Vue d'ensemble
Overview
Depuis 2015, la Tunisie est un pays de transit de plus en plus important pour les réfugiés des pays africains, une évolution qui a été renforcée par l’expansion du régime frontalier de l’UE en Méditerranée et les guerres au Mali et en Libye. Le conflit en Libye, en particulier, continue d’avoir des conséquences directes pour la Tunisie. Immédiatement après le début de la guerre, plus de 350 000 personnes ont fui vers la Tunisie, dont près de 100 000 Tunisiens qui travaillaient auparavant en Libye. Au plus fort de la crise, plus d’un million de ressortissants libyens avaient fui vers la Tunisie, mais on ne sait pas exactement combien d’entre eux y résident encore en 2020.
Des dizaines de milliers de réfugiés et de migrants de pays tiers, qui travaillaient en Libye avant que la guerre n’éclate, ont également fui vers la Tunisie. Alors que les réfugiés et les travailleurs migrants ont été exposés à des mauvais traitements systématiques, à la torture, à l’extorsion et à des conditions de détention désastreuses en Libye pendant des années, une fois de plus, depuis 2018, ils fuient de plus en plus vers la Tunisie.
Si l’appareil sécuritaire violent de l’Union européenne est effectivement responsable de l’oppression et du meurtre des migrants subsahariens (et des Tunisiens) en Tunisie, l’État tunisien contribue également à leur oppression et à leur meurtre. De plus en plus de personnes tentent de rejoindre l’Europe via et à partir de la Tunisie. Sa proximité avec la frontière extérieure de l’UE a fait de la Tunisie une plaque tournante pour les migrants.
La situation quotidienne des réfugiés vivant en Tunisie est précaire et leur statut juridique n’est pas clair en raison de l’absence d’un cadre juridique distinct. Les politiques arbitraires des autorités, l’exclusion sociale et économique, le soutien insuffisant du HCR et des ONG locales ou internationales, les attaques xénophobes et violentes et le risque inhérent d’être détenu arbitrairement et expulsé par les autorités tunisiennes portent atteinte aux droits des personnes en déplacement vivant dans le pays. La Tunisie a ratifié la Convention de Genève de 1951 et ses protocoles additionnels, et l’article 26 de la Constitution tunisienne garantit le droit d’asile, mais uniquement pour des raisons politiques. Les procédures de reconnaissance du droit d’asile ont été entièrement confiées au HCR.
Pour plus d’informations, veuillez consulter le Wiki rédigé par Migration Control Info Project :
https://migration-control.info/en/wiki/tunisia/