Vue d'ensemble

Dernière mise à jour : janvier 2020

Loin de changer positivement la situation, ces dernières années, la politique envers les migrants en Belgique s’est détériorée.

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En général :

Comme partout en Europe, il devient de plus en plus compliqué et long d’obtenir l’asile. Surtout quand vous n’avez pas de documents et/ou que vous ne pouvez pas prouver les raisons pour lesquelles vous avez quitté votre pays, ou pourquoi vous ne pouvez pas rester dans le premier pays européen (loi de Dublin).

Il est également important de noter que la législation et les conditions d’immigration nationales changent très rapidement. Vous devez essayer d’obtenir une aide juridique le plus rapidement possible afin d’être bien accompagné dans votre demande d’asile. Même si vous avez déjà eu une expérience dans d’autres pays européens, cherchez des informations juridiques sur votre cas individuel et obtenez un soutien juridique (voir la liste des associations).

Comme la Belgique est divisée en une partie francophone et une partie néerlandophone, les personnes doivent faire attention à la langue (française ou flamande) dans laquelle leur demande d’asile est enregistrée, afin de rechercher un soutien juridique francophone ou néerlandophone (avocat, association, etc.).

Vérifiez toujours si l’adresse d’une institution est à jour.
Pour l’enregistrement, aussi appelé “dispatching”, notez que vous devez faire la queue (tôt le matin) à l’avant du Petit Château (plus à la gare du Nord) : Rue de Passchendaele 2, 1000 Bruxelles.
Aussi l’Office des Etrangers et le CGRA ont récemment changé d’adresse.
Office des Etrangers : Boulevard Pachéco 44, 1000 Bruxelles
CGRA : Place Victor Horta 40, 1060 Saint-Gilles

Il existe également des possibilités de demander un permis de séjour pour d’autres motifs que l’asile, par exemple le (re)regroupement familial, des raisons médicales, le travail ou les études, ou autres, mais toutes sont soumises à des conditions et des contrôles extrêmement stricts. Les personnes qui n’obtiennent pas de permis de séjour ne bénéficient pas d’une aide juridique, ni d’un logement ou d’un soutien financier. En tant que personne sans papiers en Belgique, vous n’avez qu’un droit minimum aux soins de santé de base. En août 2019, on estime qu’environ 150 000 personnes vivent sans permis de séjour en Belgique (https://www.caritasinternational.be/fr/asile-et-migration/sans-papiers-en-belgique-causes-et-consequences-long-read/).

Toutes les administrations nationales pour l’asile sont situées à Bruxelles, cependant les centres pour migrants sont généralement à la campagne. Même si la Belgique est un petit pays, les gens sont souvent isolés quelque part loin des villes, des infrastructures et de la vie sociale. Mais si une personne refuse le logement dans un centre, elle accepte automatiquement de ne pas demander d’aide sociale et financière.

Ce n’est que dans des circonstances particulières qu’il est permis de refuser le logement dans un centre et de recevoir une aide sociale et financière, mais souvent seulement après des mois de discussions entre les différentes administrations et un avocat pour soutenir le migrant. Par conséquent, sans aucune aide privée pour le logement / l’hébergement, il est extrêmement difficile de vivre ailleurs que dans un centre officiel pendant la procédure d’asile.
Il faut également garder à l’esprit que depuis l’automne 2017, les personnes accusées de squatting peuvent être condamnées à une peine de prison.

Centres de détention :

Les détentions et les expulsions sont de plus en plus normalisées. La répression et la criminalisation augmentent irrémédiablement en raison de la montée des partis de droite, d’extrême droite, et de la crainte des autres partis de ne pas être ” assez fermes ” avec leur politique migratoire. En conséquence, le nombre de centres de détention appelés ” centres fermés ” augmente, tandis que d’autres sont en construction ou en rénovation : à côté du centre de détention appelé ” 127bis “, une aile spéciale ” famille ” a été ouverte en 2019. Dans ce “centre de détention familiale”, les familles avec enfants sont détenues. Sa proximité avec l’aéroport de Bruxelles-National permet de procéder à des expulsions rapidement, et sans attirer l’attention. Et malgré quelques doutes sur la détention des enfants, il est toujours utilisé. Récemment, un centre de détention pour femmes a également été ouvert à Holsbeek : dans un vieil hôtel où il y aura une capacité de 58 personnes, une trentaine de places sont déjà comptabilisées. Dans tous les centres fermés belges, il y a une impunité totale pour les multiples transgressions des règlements, conventions ou autres lois : les détenus souffrent de la faim, de l’isolement, de l’administration de sédatifs, d’un manque de soins et d’une atmosphère raciste et violente.

Déportations :

Les expulsions sont particulièrement violentes, que ce soit pendant le transport vers l’aéroport, à l’aéroport où les policiers se livrent à la torture, aux menaces et à l’intimidation et sans contrôle, ou dans l’avion lui-même où des techniques d’entraves, de silence et d’étouffement sont utilisées pour tenter de faire taire la personne, quel qu’en soit le coût. La violence administrée dépasse toute compréhension.

La criminalisation des voyageurs qui se positionnent et se déclarent opposés à cette violence est également de plus en plus fréquente et menaçante. Le cas du procès des ” 6 héros ” https://www.toutautrechose.be/actualites/les-6-heros en témoigne, mais aujourd’hui encore, de nombreux voyageurs sont expulsés de l’avion après avoir protesté contre une expulsion.

“Transmigrants” :

Une autre forme de criminalisation a été mise en place et s’intensifie. Elle vise les migrants qui passent par la Belgique dans le but d’atteindre d’autres pays, comme le Royaume-Uni. Appelées ” transmigrants ” par les politiciens, ces personnes sont poursuivies, arrêtées et souvent condamnées à des peines de prison allant jusqu’à 6 ans pour ” trafic d’êtres humains ” et pour avoir aidé d’autres personnes à trouver des itinéraires pour sortir du pays, principalement dans des camions. D’autres ” transmigrants ” sont arrêtés lors de rafles systématiques et quotidiennes dans les parkings et les gares et sont détenus dans des centres fermés. Le règlement de Dublin est systématiquement appliqué, et ils sont expulsés selon la loi de Dublin, vers l’Allemagne, d’autres vers la Suisse, la France, l’Italie, les Pays-Bas …

Raids et contrôles de police :

Mars 2017 : Le gouvernement belge a été blâmé pour sa coopération avec le gouvernement soudanais et la dictature.
Des membres des services secrets soudanais ont collaboré à des descentes de police à Bruxelles afin de reconnaître (par le biais du profilage facial) les migrants soudanais et de signer leur expulsion vers le Soudan.

Octobre 2017 : un dénonciateur a révélé que le gouvernement avait fixé un certain quota d’arrestations, notamment de migrants de certains pays d’origine, lors de descentes de police dans les parcs et les gares.

Mai 2018 : une fillette de deux ans est tuée par la police belge. Au cours d’une poursuite d’un pick-up de migrants sur l’autoroute, un policier a tiré en direction du pick-up et a tué la petite fille Mawda : http://www.justicepourmawda.be/ L’enquête est toujours en cours, le policier n’a pas été inculpé.

Aujourd’hui encore, les endroits où les migrants tentent de passer, mais aussi les endroits dans les villes où ils essaient de manger ou de dormir, sont fréquemment l’objet de raids de police ;

Les citoyens belges qui hébergent des migrants sont accusés de faire partie d’une organisation criminelle et d’être des passeurs. https://solidarityisnotacrime.org/des-solidaires-en-proces/

Transport public à Bruxelles:
Les contrôleurs de billets sont accompagnés à Bruxelles par des policiers et des chiens policiers, afin de rechercher les personnes sans billet ni pièce d’identité. Si vous avez un billet, normalement personne ne vous demandera votre carte d’identité ou votre permis de séjour. Il est donc fortement recommandé de ne pas prendre le tram/métro/bus sans ticket si vous n’avez pas de pièce d’identité ou de permis de séjour, afin de ne pas risquer d’être arrêté par la police et détenu.

Solidarité :

Il est important de mentionner, cependant, dans cette tourmente, le développement de la solidarité entre les citoyens belges qui sont devenus des ” hébergeurs ” pour les migrants : ils accueillent quotidiennement les migrants chez eux afin de leur éviter de dormir dans la rue, Une plateforme citoyenne ” http://www.bxlrefugees.be/ ” a été organisée en 2015 et existe toujours, aujourd’hui en tant qu’ONG reconnue. D’autres groupes de soutien aux migrants et aux personnes sans papiers existent à Bruxelles et dans ses environs. Après de fortes critiques en 2015, la ville de Bruxelles a été obligée d’organiser un centre d’accueil de nuit, qui n’existait pas auparavant. Cependant, au niveau fédéral, national, rien n’est fait pour accueillir les gens de manière humaine et digne.